« Nous, maires de petites et grandes villes soutenons la taxation des ultra-riches pour faire vivre nos territoires »

Je suis signataire de la Tribune « Nous, maires de petites et grandes villes soutenons la taxation des ultra-riches pour faire vivre nos territoires » publiée le 10 juin 2025 dans Le Nouvel Observateur.

 

De qui parle t-on ?

1 800 foyers fiscaux seront concernés,

Cette taxe pourrait rapporter 20 milliards d’euros par an, selon les calculs de l’économiste Gabriel Zucman.

20 milliards d’euros par an, c’est ce qu’il faudrait au budget de l’Etat pour que le déficit public redescende à 3 % d’ici à cinq ans.

Alors pourquoi le gouvernement s’y oppose ?

 

Revenus du capital sont moins taxés que les revenus du travail

Les 500 plus grandes fortunes…

En 2024 : 44% de la richesse de la France

En 2017 : 20 % de la richesse de la France

En 1996 :  6% de la richesse de la France

Captation de la richesse par les plus riches car les riches n’ont jamais été aussi riches dans notre pays !

 

Cette tribune appelle à plus de justice fiscale, plus de justice sociale.

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L’intégralité de cette tribune :

« Nous, maires de petites et grandes villes soutenons la taxation des ultra-riches pour faire vivre nos territoires »

Publié le 10 juin 2025 – Le Nouvel Observateur.

Les maires d’une cinquantaine de villes – Lyon, Lille, Bordeaux , Blois, Auray... – se mobilisent pour que le Sénat adopte, le 12 juin prochain, la proposition de loi dite « Zucman », du nom de l’économiste Gabriel Zucman. Ce texte déjà voté par l’Assemblée nationale prévoit la création d’un impôt plancher pour quelque 2 000 ultra-riches dont le patrimoine dépasse 100 millions d’euros. Les signataires souhaitent que le produit estimé de cette taxe (20 milliards) permette de garantir « l’existence d’un service public local fort ».

D’année en année, la situation budgétaire des collectivités territoriales se détériore. Le manque de moyens financiers de l’Etat le conduit à nous sommer, de manière de plus en plus récurrente, de faire des économies, au détriment de notre mission centrale : celle d’assurer un service public local de qualité, au plus proche de nos concitoyennes et concitoyens.

En 2025, l’effort financier demandé aux collectivités locales est au minimum de 5,7 milliards d’euros à travers une ponction sur nos recettes, des baisses de dotations, mais aussi une baisse drastique du fonds vert de près de 1,3 milliard et donc du soutien à l’investissement des collectivités dans la transition écologique. Ceci est sans compter la suppression de crédits comme ceux consacrés au fonds de soutien aux activités périscolaires. Ces coupes budgétaires se traduisent très concrètement sur le terrain et à terme peuvent conduire à remettre en cause des services publics de proximité alors même qu’ils sont essentiels à la cohésion sociale.

Et de nouvelles coupes sont à venir. La semaine dernière, le gouvernement a porté un nouveau coup au budget des collectivités territoriales en mettant sur la table la potentialité d’une « année blanche » pour 2026. L’année prochaine, nos dotations pourraient ne pas tenir compte de l’inflation, amenuisant d’autant plus nos moyens d’action.

Ce n’est pas aux collectivités territoriales (qui, nous le rappelons, ne peuvent pas voter de budget en déficit), de payer pour la mauvaise gestion budgétaire de l’Etat. Plutôt que de couper toujours plus dans les dépenses, une autre solution existe. Celle de lever de nouvelles recettes en mettant à contribution une infime partie de contribuables, les ultra-riches, qui aujourd’hui échappent à l’impôt.

Les données que nous avons aujourd’hui à disposition sont sans appel : l’impôt, censé être progressif dans notre pays, est régressif pour les ultra-riches. Alors que l’ensemble des Françaises et des Français paie environ 50 % d’impôts en proportion de leurs revenus (tout compris : impôt sur le revenu, cotisations sociales, TVA, IFI, impôt sur les sociétés…), les milliardaires n’en paient que 27 %. C’est presque deux fois moins. Face aux multiples défis auxquels nous devons faire face, cette injustice érode le sentiment d’effort commun.

C’est pourquoi nous soutenons la proposition d’un impôt plancher sur la fortune des ultra-riches, dite « taxe Zucman », qui sera votée au Sénat le 12 juin prochain. Elle vise à pallier cette régressivité de l’impôt pour les plus riches, et à assurer qu’ils paient, en proportion de leurs revenus, au moins autant d’impôts que le reste de la population. Nul ne peut s’opposer à cette proposition qui redonne du sens à l’égalité devant l’impôt, un des principes fondateurs de notre République.

Alors que seuls 1 800 foyers fiscaux seront concernés, cette taxe pourrait rapporter 20 milliards d’euros par an, selon les calculs de l’économiste Gabriel Zucman. 20 milliards d’euros par an, c’est ce qu’il faudrait au budget de l’Etat pour que le déficit public redescende à 3 % d’ici à cinq ans.

Si les recettes estimées de cette taxe ne sont pas fléchées, elles ne pourront qu’endiguer la tendance de baisse récurrente des dotations des collectivités, et participer à la réalisation d’un objectif que nous partageons : un financement plus stable et prévisible des collectivités territoriales, qui garantit l’existence d’un service public local fort.

Alors qu’une écrasante majorité de Français, près de 80 %, est pour le rétablissement de l’impôt sur la fortune, nous, élus locaux de différents horizons politiques, appelons les sénateurs à soutenir ce texte le 12 juin. Voter contre ce texte, c’est sanctuariser le droit des milliardaires à échapper à l’impôt. C’est laisser les finances publiques toujours dériver davantage, au détriment d’un service public national et local de qualité.

Maires signataires :

Johanna Rolland, Nantes
Benoît Arrivé, Cherbourg-en-Cotentin
Olivier Bianchi, Clermont-Ferrand
Christine Bost, Eysines
Clovis Cassan, Les Ulis
Luc Carvounas, Alfortville
Hélène de Comarmond, Cachan
Marc Gricourt, Blois
Nicolas Mayer-Rossignol, Rouen
Agnès Bourgeais, Rezé
Bertrand Affilé, Saint-Herblain
Anthony Descloziers, Sainte-Luce-sur-Loire
Cédric Van Styvendael, Villeurbanne
Jeanne Barseghian, Strasbourg
Christian Metairie, Arcueil
Grégory Doucet, Lyon
Emmanuel Denis, Tours
Anne Vignot, Besançon
Gilles Noël, Varzy
Jean-Sébastien Guitton, Orvault
Philippe Boyer, Gazaupouy
Didier Lachambre, Guyencourt
Ali Rabeh, Trappes
André Laignel, Issoudun
Arnaud Deslandes, Lille
Pierre Hurmic, Bordeaux
Leonore Moncond’hui, Poitiers
Eric Piolle, Grenoble
Gwenael Crahes, La Grigonnais
Patrick Chaimovitch, Colombes
Olivier Demarty, Crossac
Fabien Gracia, La Montagne
Clément Rossignol Puech, Bègles
Florence Brau, Prades-le-Lez
Claire Masson, Auray
Daniel Barbe, Blasimon
Aurélie Mézière, Plessé
Danielle Dambach, Schiltigheim
Alexandre Goncalves, Still
Rémi Zinck, Lyon, 4e arrondissement
Christian Gatard, Chambray-lès-Tours
Freddy Hervochon, Bouaye
Philippe Hecky, Lautenbach
Laurent Amadieu, Saint-Egrève
Jean-Claude Gouze, Senconac
Xavier Normand, Castanet-Tolosan
Fanny Dubot, Lyon 7e arrondissement
Emmanuel Van Brackel, Bouvron