Clôture de l'installation du conseil municipal : discours d'André Laignel, réélu maire d'Issoudun.

 

"Chères Collègues, Chers collègues,

Au terme de cette séance solennelle d’installation du nouveau Maire, mon propos n’est pas protocolaire, il entend exprimer la philosophie et le sens de l’action que je mènerai, avec vous élus de la majorité, au service d’Issoudun.

Tout d’abord, merci.

Merci à vous qui venez de me manifester votre confiance et de m’élire Maire pour les six années à venir.

Merci aux Issoldunoises et Issoldunois qui nous ont accordé, dès le premier tour, 74,60% des suffrages.

C’est le plus beau, le plus massif des résultats de mes huit campagnes municipales victorieuses. A chaque nouvelle élection, notre score s’est amplifié : comment ne pas y voir un encouragement pour l’avenir

Surtout, il n’est, pour moi, plus belle récompense que celle du suffrage universel, que celle accordée par ceux qui nous connaissent le mieux : les Citoyens de notre Cité.

Près de trois électrices et électeurs sur quatre ont ainsi répondu à l’appel au cœur et à la raison que nous avions lancé. Ils l’ont fait avec le sens de l’intérêt général et la confiance dans notre solidité devant les épreuves et notre capacité à donner à notre Ville toutes les chances qu’elle mérite.

 Ce résultat est celui de toute une équipe, motivée, compétente, enthousiaste, sans qui je n’aurais, à l’évidence, obtenu le même succès. Je veux ici remercier chacun, élu, non élu ou simplement femmes et hommes engagés.

La mobilisation a été exemplaire, la campagne conduite dans le respect des adversaires, ce qui ne fut pas le cas pour d’autres.

Cette victoire, qui par son ampleur rend toute contestation ridicule, est la plus belle de toutes celles que j’ai connues.

Elle est aussi celle qui m’a le plus touché, profondément, intimement.

C’est l’histoire d’une double fidélité : celle qui me lie à Issoudun et celle que les Issoldunois me manifestent pour la huitième fois.

Albert Camus a écrit : « Un homme se juge aux fidélités qu’il suscite ».

Comment ne pas être fier de ces fidélités ? Elles me donnent l’énergie d’agir et, je l’espère, la sagesse d’ignorer le dérisoire pour me consacrer à l’essentiel.

Avant d’évoquer le présent et l’avenir, je souhaite rendre hommage à ceux qui nous ont précédés, tous les anciens élus municipaux qui ont tant donné, avec générosité, dévouement et la passion de leur Ville.

Ils ont été les acteurs inlassables de la transformation et de la modernité d’Issoudun.

Grâce à leur action, le développement économique, la solidarité, l’éducation, l’environnement, la culture, le sport, et tant d’autres domaines, nous classent en haut du palmarès des Cités de même importance.

Nul doute que ce riche bilan ait été un élément clef de notre succès.

Merci pour votre investissement, votre engagement, votre loyauté et pour tant d’amitié partagée qui a donné un air de bonheur aux années passées ensemble.

Vous me permettrez à cet instant, d’évoquer un Homme qui siégea comme adjoint à mes côtés pendant 35 ans. Un Homme de conviction, de devoir et de combat. Il nous a quittés récemment ; il était plus qu’un compagnon, un ami : Marcel Foulon.

 

A ces remerciements je veux également associer, avec respect et gratitude, les personnels des services publics locaux qui ont prouvé, et prouvent toujours dans la grave actualité qui est la nôtre, leur sens de l’intérêt général, leur capacité de mobilisation et leur savoir-faire, rendant ainsi possible l’action et la réussite municipale.

 Cette séance d’installation du Conseil municipal est exceptionnelle à plus d’un titre.

Elle se tient plus de deux mois après la date normale.

Elle se tient dans un contexte de crise qui va, à l’évidence, marquer les premières années de notre action.

Elle se tient sans public pour respecter les consignes sanitaires et je sais le regret de beaucoup de ne pas voir auprès d’eux ceux qu’ils aiment, moi le premier.

Elle revêt également, je n’en doute pas, une émotion particulière pour les nouveaux Conseillers municipaux qui font leurs premiers pas, avec gravité et impatience d’agir, porteurs des valeurs qui les ont conduits à s’engager.

Quant aux anciens, ils tournent une page pour en écrire une nouvelle.

Ils savent déjà la difficulté de la tâche, l’énergie nécessaire pour surmonter les avatars et les coups du sort. Ils seront des guides précieux pour les nouveaux, leur apportant un bien irremplaçable, bien que quelquefois décrié par des esprits faibles : l’expérience.

 

 Le Maire et les Adjoints sont élus.

Le résultat de ces élections met en lumière l’unité et l’importance de la majorité qui, avec 30 représentants sur 33 membres du Conseil municipal, va porter la charge de l’action et l’obligation de la réussite.

En nous honorant de leur confiance, les Issoldunoises et les Issoldunois attendent de nous le respect de nos engagements, l’énergie et l’ardeur indispensable à leur réalisation, l’imagination dans l’action et l’enthousiasme, ce nécessaire levier pour surmonter tous les obstacles.

 

N’oublions jamais qu’au-delà de notre diversité, nous sommes unis par nos valeurs de progrès, de justice ; par nos convictions humanistes et laïques.

Elles sont notre boussole.

 

 Nos engagements sont connus. Ils ont été massivement ratifiés par les électeurs.

Comme toujours, parce que c’est l’essence même de la Démocratie, la parole donnée sera la parole tenue.

Nous mettrons donc en œuvre notre Projet Horizon 2026.

 

Ce projet comprend 100 actions. 

Il a été porté, écrit et présenté avant que la crise sans précédent que nous vivons ait été connue, ni même prévisible.

C’est aujourd’hui un paysage nouveau dévasté et souvent dramatique auquel nous sommes confrontés.

Il nous imposera des aménagements, voir des bouleversements de l’ordre de nos priorités.  Si tel est le cas, nous prendrons à témoin les Issoldunois des nouvelles orientations que la situation rendrait indispensables.

 

Nous sommes dans la crise sanitaire ; nous entrons déjà dans la crise sociale ; quant à la crise économique elle est pour l’essentiel devant nous, probablement ravageuse pour beaucoup de nos concitoyens qui perdront leur emploi, qui seront confrontés à la précarité, qui passeront sous le seuil de pauvreté.

Tous nos  moyens seront mobilisés pour faire face, mais nous savons déjà qu’ils vont être profondément amputés, nous mettant dans de graves difficultés si des ressources nouvelles ne nous sont pas octroyées.

 

Malheureusement, l’absence d’engagements du Président et du gouvernement ne nous permet aucun optimisme.

Certes, la flatterie sur le rôle éminent des Maires et l’importance primordiale des communes (ce qui est vrai) est courante, jusqu’à en perdre toute valeur, d’autant plus que jamais ces déclarations d’amour n’ont été suivies de la moindre preuve.

 

Dans ces conditions vous comprendrez que la tâche sera parfois écrasante.

Et pourtant, nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas, parce qu’il en va de notre conception de notre devoir et de l’intérêt général, abandonner nos ambitions.

 

Cinq priorités s’imposent pour répondre aux attentes des Citoyens :

 

-         La solidarité, tant la tempête sociale risque d’être forte. Elle devra nous guider dans la conduite quotidienne des affaires de la Cité. Elle est la première des conditions du vivre ensemble.

 

-         Le développement économique, même si nos capacités d’action sont limitées en ce domaine, sera au cœur de notre projet car chaque emploi, sauvé ou créé, est vital pour les habitants et l’avenir de notre territoire.

 

-         L’éducation et la culture. L’éducation, bien sûr, parce que sans elle il n’y a pas d’espérance de maîtriser son destin, pas d’émancipation possible et de citoyenneté éclairée.

Quant à la culture, comme l’air, c’est quand elle nous manque que nous savons qu’elle est vitale, y compris pour notre avenir économique : les déserts culturels sont aussi, inévitablement, des déserts économiques.

 

-         L’environnement, parce qu’il est essentiel pour notre bien-être, pour léguer à nos enfants et petits-enfants une terre vivable parce que vivante ; mais aussi parce qu’il est une source de développement solidaire.

 

-         La sécurité, sous toutes ses formes : par la santé d’abord, dont nous voyons aujourd’hui, avec une force inégalée, qu’elle est la sécurité la plus précieuse ; par la tranquillité publique que nous voulons renforcer ; par la sécurité civile, si nécessaire dans tant de drames quotidiens.

 

Ces priorités ne nous font pas oublier les autres engagements que nous avons pris, mais elles sont les objectifs majeurs des trois premières années de notre mandat, avec la volonté, à cette échéance, d’engager et mettre en œuvre la totalité de nos 100 propositions.

 

Les ambitions ainsi affirmées peuvent paraître démesurées, face à la situation que nous devons affronter, mais nous ne renoncerons jamais à ce qu’Issoudun pour tous soit une Ville de justice, de progrès et de fraternité.

 

Chers(e)s Issoldunoises et  Issoldunois,

 

Je suis des vôtres depuis si longtemps que je sais vos difficultés, vos doutes, vos inquiétudes.

Je les vis, je les partage.

 

Nous devons réussir ai-je dit !

Pour cela je me dois de rassembler, d’unir toutes les forces de progrès, celles qui se reconnaissent dans la gauche, mais aussi, au-delà, tous ceux qui veulent se mettre en mouvement : les forces économiques ; les institutions sociales, caritatives ; les associations, si diverses et dynamiques de notre Cité ; bref, tous ceux qui se reconnaissent dans les forces vives qui font la solidité d’une Cité.

 

Nous n’aurons jamais trop d’intelligences rassemblées, d’énergies en mouvement, de volontés déployées.

Aucune aide ne sera refusée dès lors qu’elle s’inscrira dans les priorités qui sont, au-delà de nous-mêmes, celles que les Citoyens nous ont, maintenant et pour six ans, donné mandat de mettre œuvre.

Nous ne serons jamais trop pour réussir Issoudun.

Avec vous, mes chers collègues membres de la majorité municipale, il nous revient d’être exemplaires dans l’action, constants dans nos convictions, avec pour moteur cette dose de passion qui, seule, peut renverser l’adversité et ouvrir tous les possibles.

Vous regardant à cet instant, chers amis, concentrés, pleins d’énergie contenue, prêts à l’action, je suis sûr de notre capacité à réussir ensemble.

 

La devise que j’ai choisie, depuis l’adolescence, est un vers de Victor Hugo :

« Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent ».

Plus que jamais cette devise est d’une brulante actualité.

Luttons face aux évènements déchaînés, aux tourments que la vie nous réserve.

Luttons pour le rejet de toutes les ségrégations, pour la justice sous toutes ses formes, pour la liberté et la laïcité qui sont inséparables.

Luttons pour donner à notre Ville, cette ville que j’aime, que nous aimons passionnément, et à laquelle je veux à chaque instant, chaque minute, être utile, oui, luttons pour donner à Issoudun le visage d’une cité radieuse.

 

Le chemin sera rude, accidenté et parfois imprévisible ; quels que soient les obstacles, ensemble, notre devoir est d’en faire le chemin du progrès et de la solidarité.

 

J’ai déjà trop parlé : au travail !"

 

Discours prononcé par André LAIGNEL, Maire d'Issoudun le dimanche 24 mai 2020 lors de la clôture de la séance d'installation du Conseil municipal.